Genèse de l'Histoire

Envoi de Carl le 23 Aout 2008 15:46:43:

Depuis maintenant plusieurs mois, je vous rabâche les oreilles en clamant haut et fort que la seule façon de comprendre la « saga » des héritages Gagnon et de peut-être s’y retrouver, c’est de reprendre l’histoire depuis le début. C’est ce à quoi je me suis attardé ces derniers temps et ma foi, je suis assez surpris des résultats. Je me permets de croire que vous le serez un peu vous aussi. Depuis maintenant plus d’un siècle, on a vainement tenté de faire la lumière sur des héritages dormant aux Etats-Unis. Ces héritages ont été associés à trois prénoms : François-Xavier, Gilbert et Éloi, trois personnages qui n’ont cessé de frapper ou de bercer l’imagination des héritiers présomptifs. Je répète une fois de plus que je ne m’intéresse qu’à ces trois cas, les autres m’intéressant moins et pour lesquels, je crois, avoir assez bien démontré, du moins pour Ernest et George Gagnon, qu’il y avait bel et bien des membres de la famille immédiate (dans un cas le frère et dans l’autre l’épouse) pour gérer leurs successions donc, pour ces deux là, n’espérez plus rien, la cause est probablement entendue.

À l’origine, je croyais pouvoir me concentrer que sur le cas d’Éloi or, je me suis rendu compte qu’il faudrait également m’intéresser aux deux autres tout d’abord en raison de la probable confusion qui semble s’être installé dans les histoires de ces trois personnages mais aussi parce que le décès d’Éloi pourrait se situer également à la même époque que les deux autres, soit au tournant du xxe siècle (d'où plus de confusion). Faut-il ajouter qu’au départ, mes motivations étaient alimentées par la probabilité de retrouver l’héritage perdue d’Éloi maintenant, après plusieurs années à scruter des documents, des articles variés et quelques livres, ma fascination s’est résolument tournée vers le contexte historique et le « qu’est-il advenu d’Éloi (si tant est qu’il ait jamais mis les pieds aux states)». Maintenant, quant à savoir comment toutes ces histoires d’héritage ont vu le jour, je dois vous avouer mes limites car les documents les plus pertinents n’ont pas été encore retrouvés. Difficile donc d’être aussi « sharp » qu’on souhaiterait l’être. Malgré tout, quelques documents devraient nous permettre de contextualiser la situation qui prévalait au début du xxe siècle quand tout ceci a débuté. De fait, l’examen des données brutes est venu bousculer un peu les idées que je m’étais faites. Ainsi, j’avais toujours cru personnellement que le premier Gagnon à disparaître avait été François-Xavier, décédé à San Luis Obispo en 1899 or, il semble qu’en réalité, le premier à partir ait été Gilbert qui serait décédé bien avant, en 1893. C’est du moins ce qu’indique un article non daté, publié dans La Presse, et repris dans le livre de Jean Simard , lequel on peut lire :

« 4,500,000$ à partager entre les membres d’une famille Gagnon de Québec

Sous ce titre , La Presse de Montréal publiait en 1901 l’entrefilet ci-dessous.

Il y a 8 ans, La Presse annonçait la mort de M. Gilbert Gagnon décédé en Californie. M. Gagnon était un Canadien-Français originaire des Éboulements […]. À sa mort, Gagnon qui était célibataire, laissait une fortune s’élevant au montant fabuleux de 4,500,000$. Nous annoncions sa mort pour aider aux réclamations des héritiers.»

Pour d’aucuns, que l’un soit décédé avant l’autre importe peu toutefois, cette antériorité pourrait peut-être avoir son importance dans la compréhension de certains évènements. Comme mentionnée donc, la date précise de publication de l’article n’est malheureusement pas indiquée cependant, tout porte à croire que sa rédaction daterait bien de 1909 puisqu’il pourrait faire écho à un autre article daté également de 1909. Cet article, c’est en fait la réponse d’Arsène Tremblay à l’endroit d’Abel Gagnon de Kelowna et dans laquelle Tremblay remet les pendules à l’heure, notamment quant aux origines de Gilbert qui serait né aux Éboulements et non de la Baie Saint-Paul. Quoi qu’il en soit, l’article cité indique bien l’année qui est d’ailleurs confirmée à son tour par un autre document, une lettre signée par Johnny Gagnon et qui indique également que Gilbert serait décédé en 1893 .

Par soucis d’objectivité, nous devons tout de même préciser que nous ignorons d’où proviennent les informations de Johnny toutefois, l’année du décès, confirmée dans deux articles, vient étayer la possibilité que Gilbert soit bel et bien décédé en 1893. Je suis également obligé d’admettre que j’ignore quelles ont été les sources du journal La Presse ; s’agit-il d’une agence de presse, d’une nouvelle lue dans un journal américain ou américain et qu’on a reprise ou pire, d’une lettre envoyée par un descendant à la recherche de ... un peu comme l’a fait Abel ou Johnny Gagnon. Impossible de le préciser pour le moment, pas un mot, pas aucun détail. C’est ce qui m’a valu la délicate tâche d’éplucher les éditions de La Presse de 1893 dans l’espoir de retrouver la nouvelle du décès de Gilbert et surtout son origine. Jusqu’à maintenant, je n’ai toujours rien trouvé mais il me reste encore quelques mois à examiner. Il est inutile de me faire part de votre déception, je l’ai été tout autant que vous.

Maintenant, si l’année de décès semble potentiellement connue, l’endroit reste à identifier. Avant d’aller plus loin, je pense qu’il est important de vous rappeler que les documents consultés demeurent généralement sujets à caution et qu’à moins de pouvoir les contrevérifier, il faut donc demeurer sur ses gardes. Outre les articles publiés par La Presse, d’autres documents ont été retracés en archives. Il s’agit de lettres personnelles, au nombre de quatre, datées des 29 mars, 3, 6 et 21 avril 1909, et qui ont été adressées à Placide Gaudet, archiviste et généalogiste aux Archives publiques du Canada. Les trois premières présentent des demandes d’informations concernant un Gilbert Gagnon décédé en Californie. En substance, les trois premières ne nous apprennent rien de nouveau et reprennent de façon générale les informations qui circulent, notamment celles diffusées dans les journaux par Abel Gagnon. La quatrième lettre cependant détonne un peu des autres car elle est la plus consistante.

L’auteur de cette lettre du 21 avril affirme que Gilbert serait décédé … à San Francisco. Quelles ont été les sources de l’auteur, malheureusement, nous l’ignorons. Il faut cependant ajouter que la lettre contenait également deux pages tirées d’un rapport qu’on lui aurait remis par erreur ou par inadvertance. Aurait -il tenté d’interpréter les informations figurant sur ces deux pages ? La chose semble possible bien qu’on y décèle également une certaine dose de confusion, parlant davantage d’un François Gagnon. Il aurait été intéressant de connaître les réponses de Gaudet malheureusement, ces documents n’ont pas été retrouvés. Quoi qu’il en soit, pour le bénéfice des lecteurs, je publie l’intégrale de ces fameuses pages de rapport afin qu’il puisse se faire une idée.

[En titre, à la main] Voisi la coupe qui a été aicri de Chicago à sa seure

(1)

[…] À propos de son avocat il ne faut pas que tu pense que je suis folle d’aller lui jeter l’argent comme tu pense car je le paie que quand il écrit pour moi ; tu sais bien avant de lui donner cette affaire complètement dans les mains il faut qu’il découvre ou cette homme est mort et la paroisse ou il a vécu ; pour moi j’ai tous les noms des Gagnons nés à L’Islet Francois Gagnon fils de Jacob mais je n’ai pas le nom de Gilbert Gagnon. La ligne de Gagnon que j’ai moi portait le nom de Mathurin anciennement et par bravoure ont obtenu le [ au ?] nom de Gagnon une Seigneurie leur aurait ete donner à L’ISLET ; donc Francois Gagnon il paraît est mort très riche en Californie garcon, et a l’Hopital du conté. C’est ce que sœur Mere Marie de l’Ange Gardien m’a repondu, et je lui avait demander de me dire ou il avait vecu dans sa vie et elle ne ma pas repondu sur cela et de plus elle me demander pourquoi je voulais m’occuper de cela, les graces de Dieu était bien plus precieuse que l’argent, et je lui avait demande si elle lavait soigner dans sa maladieet elle ne ma pas repondu sur ce sujet non plus. Lavocat de mon oncle a dit lui qu’il avait une sœur de religieuse a St. Grancisco et d’apres ce que je vois si elle a soigne et qu’il avait de l’argentelle peut l’avoir forcer en mourant de faire signer des papiers au nom de l’hopital ou du couvent, c’est ce que je suppose et jai ecrit à la court de St.Hyacinthe, Montreal, et il m’ont repondu qu’il ne connaissait rien de cette affaire ; dit a ton curé qu’il écrive a Mde Mary Luscomb de Concord N.H. U.S.A. car elle aussi elle a ecrit a la court de St. Hyacinthe ; ecrivez lui et vous saurez si elle est heritiere comme elle dit. Mes papiers disant que tout les Gagnon du pays sont de la même famille. J’ai fait ecrire (2eme page) a la Court du Probate et apres m’avoir demander les noms de mes ancetres, il m’ont repondu et dit que si je voulais avoir d’autre renseignements de leur envoyer vingt piastre ($20.00) qu’il me donnerait les renseignements voulu, et je n’ai pas voulu je voyais qu’il etaient trop voleur.

Reverende Mere Marie de L’Ange Gardien
XXXXXXXXXXXXXX,. (J’ai volontairement éludé l’adresse du couvent qui du reste, n’existe plus)
San Francisco

Voici l’adresse de cette sœur. Si ces sœurs ont cette argent il faut que ton pretre si prenne bien pour leur faire dire la verite, car cette sœur m’a dit qu’il etait si pauvre que le Conte la enterrer par charité. Il faut pas que ton curé croit ce qu’elle vont lui dire la premiere fois ; tu n’as pas besoin de penser d’aller au Canada a present, Le Consul Berge m’a beaucoup aider mais lui n’a pas de permission de rien ; donc je t’envois les addresses que ton cure demande. Voici l’addresse du Council-at-Law

F.E.R. Carmas
Consellor-at-Law
25 California St.
San Francisco

Le Soleil Hebdomadaire de St Hyacinthe (ajout à la main) a publier a legar de cette argan le – 21 fevrier 1906 Mr Carmac apres demander tous les noms des ancetres du cote de maman et apres lui tout dit et alors il n’a pas aucun record de Francois Gagnon ou Francis Mathurin et il ajoute que si je veux lui envoyer 20 piatres (20.00) il s’occupera de cette affaire, Une autre adresse ou j’ai écrit est
Office of the County Clerk
City Hall, San Francisco, Cal.

Eux autre m’ont repondu qu’il connaissait rien

Que penser de ce document ? D’abord il faut en faire plusieurs fois la lecture pour bien comprendre l’auteure qui visiblement, cherche à comprendre et à débrouiller l’histoire. Peut-être devrions-nous dire qu’il demeure plutôt imprécis. D’une part, l’auteur semble hésiter entre Gilbert et François Gagnon. J’insiste ici sur un détail peut-être insignifiant, on parle de François et non de François-Xavier. Le document aura cependant le mérite de citer le nom d’un nouveau personnage qui n’est pas sans intérêt. On fait allusion à une dame Mary Luscomb du New Hampshire. J’ai fait une petite recherche à son sujet pour découvrir qu’elle aussi a revendiquer l’héritage en tant que légitime héritière. Je vous donne l’intégrale de l’article et sa référence :

FORTUNE HUNTERS WOULD REWARD JUDGE COFFEY
Say He Can Have $300,000 for Finding the Mysterious Millions of Francois Gagnon
Claimants of the visionary $4,000,000 fortune left by the late Francois Gagnon continue to apeak up. When Judge Coffey opened his mail yesterday he read a letter from Mary Luscomb. of Luscomb Block, Concord, New Hampshire, who said she was the real heir, and not the other people who had written, and that Judge Coffey could have $500,000 for himself if he located the estate and she got it. Mary Luscomb says that the Gagnon who left the wealth was a brother of her grandmother. With another brother, named Amable, he left Canada for California. She insists that the people who have written to Judge Coffey - from Montreal are not descendants of Francois Gagnon. "We are the only direct descendants," she writes. It appears from the letter that a year ago ; advertisements were Inserted in many papers for heirs of Gagnon, and that these papers were sent all over Canada by Joseph Gagnon who claimed to hive ascertained from a dying priest the secret of the whereabouts of the mysterious fortune. Joseph Gagnon, according to the letter of Mary Luscomb. admitted he was not the heir, but said he would tell her where the money was if she would give him half the money.
The San Francisco Call, Tuesday November 19, 1907

Comme on peut le voir, plusieurs familles s’intéressent et de près à l’histoire. J’attire votre attention sur le dénommé Joseph Gagnon et ses agissements. Pourrait-il être l’auteur, sinon l’inspirateur de l’article « Une odyssée très curieuse » publiée dans La Presse du 27 février 1906 ? À mon avis oui puisqu’aucun autre article ne semble avoir été publié au Canada avant cette date à propos de François-Xavier. On remarquera ici la proximité qui existe entre cet héritage et celui de Gilbert qui aurait été, selon les sources, de $4,500,000. Est-ce que l’envoie de lettres dans les journaux n’auraient pas eu comme effet de déclancher le syndrome du « et si c’était le nôtre » ? Est-ce que les informations envoyées par Gagnon étaient exactes ? S’agissait-il de la bonne famille ? En tout cas une chose est certaine, le doute est assez sérieux pour ne pas en tenir compte. À moins de me tromper, et en excluant la notice du San Luis Obispo de 1899, toute l’histoire de F-X ne repose que sur l’article de 1906 et c’est bien peu, il faut le dire. J’irai même plus loin ; en supposant que Joseph Gagnon ait dit la vérité, qui nous dit que la succession du François en question n’a pas été réglé en faveur des Luscomb-Gagnon ?

EN RÉSUMÉ

Comme vous pouvez le voir, ces histoires de succession sont bien loin d’être comprises et clarifiées car il reste encore beaucoup de recherches à faire et beaucoup de lacunes à combler. Il faut bien le dire, nous n’avons pas fait le tour de toute la documentation.

Une chose semble admise ; Gilbert Gagnon décède en 1893 en Californie et aurait laissé une succession qu’il faudrait toutefois pouvoir documenter. L’article de La Presse de 1893 n’a toujours pas été retrouvé et il s’agit-là d’une autre lacune importante car il devrait permettre de remettre en place les éléments à l’origine de cette saga. Quant à François-Xavier, l’histoire me semble beaucoup moins claire qu’avant. En fait, le rapport accompagnant la lettre du 21 avril 1909 ne précise pas qui est décédé à San Francisco ; Gilbert ou Francois. La raison est simple ; c’est la confusion. Une chose est certaine, on peut raisonnablement se demander de quel François on parle. Les détails fournis par Mme Luscomb font naître un doute assez sérieux et les agissements de Joseph Gagnon n’ont en rien aidé à clarifier la situation, ajoutant peut-être plus d’héritiers et qui n’ont aucun lien avec la succession. Je vous ai livré mes impressions tout en sachant que la réflexion n'est pas terminée, les données sont brutes aussi je compte sur vous pour me faire parvenir vos impressions et vos commentaires.

® Carl Castonguay 2008

A propos de l'histoire

Ce que nous savons et d'après les informations glanées ici et là: François-Xavier est né en 1818, Gilbert en 1830 et Éloi en 1850. Pour le moment, les liens de parenté sont difficiles à définir. On a longtemps cru que Gilbert était l'oncle d'Éloi mais ce lien n'a jamais été clairement défini. D'ailleurs, le lieu de naissance de Gilbert ne fait pas unanimité puisqu'on le dit originaire de Baie-Saint-Paul alors que le noyau familial se trouvait à Rivière-Ouelle. Éloi est né aux Éboulements mais ses parents étaient originaires de l'Ïle-aux-Coudres ou du moins, semblent y avoir vécu un temps avant de rejoindre la rive nord.

Entre les années 1830 et 1860, il y a eu d'importants mouvements de populations partant de la rive-sud comme Saint-Jean-Port-Joli par exemple, vers la rive-nord. Ces mouvements occasionnent parfois bien des casse-têtes aux généalogistes. Mes ancêtres Castonguay ont suivi le même chemin après avoir transité sur l'Île-aux-Coudres. Ces mouvements ont été engendrés par bien des causes et probablement par la perspective de voir la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ouverte à la colonisation.

Je ne peux exclure la possibilité que ces Gagnon aient des liens mais nous parlerions probablement plus de parenté au 2e ou 3e degré. Je vous invite à consulter le lien Jean Simard qui a dressé quelques arbres généalogiques (non pas sans difficultés), à partir des quelques informations disponibles.

Si je peux me permettre de rajouter:

La confusion est parfois tellement grande que j'ai retracé des lettres sur le sujet et qui provenaient du Nouveau-Brunswich où les Gagnon sont également très nombreux. On comprend maintenant la nécessité de rétablir la filiation entre ces Gagnon et les familles d'ici. Moi je veux bien être le descendant de l'un de ces Gagnon mais le problème derrière tout cela c'est que, se basant sur les articles de journaux rédigés entre 1880 et 1930 par exemple, ce que nous lisons dans ces articles, ce sont les prétentions des Gagnon que les journaux ont reprises.

Je m'explique: Vers 1890, une rumeur provenant des États-Unis laisse entendre qu'un Gagnon y est décédé en laissant quelque chose derrière lui. Un journal du Québec reprend l'article qui ne donne évidemment pas le prénom de ce Gagnon. Je sais que dans ma famille, un oncle ou un cousin est parti pour les États-Unis il y a bien des années. Dans ma tête, je fais donc un rapprochement. Je cherche donc à en savoir plus et n'oubliez pas que nous sommes à la fin du 19e siècle avec tout ce que ça implique du point de vue des communications. Quels pistes suivre ? Je suis peu scolarisé, je sais à peine lire et peut-être que la nouvelle que j'ai apprise m'a été rapportée par un membre de la famille qui a entendu ou lu cette histoire. Idéalement, le mieux c'est de contacter le journal qui a repris cette nouvelle et de leur expliquer qu'il y a 30 ans, un oncle est parti pour les États et que le Gagnon dont il est question, c'est peut-être mon oncle. Je schématise, mais le scénario que je propose n'est probablement pas très loin de la vérité. Le journal reprend donc les informations en précisant que les héritiers présomptifs demeurent à Rivière-Ouelle pour les uns, à Baie-Saint-Paul pour les autres.

Les gens investissent donc le peu qu'ils ont pour tenter de savoir qui est ce Gagnon et malgré leurs bonnes volontés, les journaux n'aident en rien à régler le problème parce d'une édition à l'autre, on apprend pour les uns qu'il s'agit d'Éloi, pour les autres de Gilbert et enfin pour les derniers, de François-Xavier. Quand j'essaie de faire comprendre aux gens qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un dossier purement historique et que les filiations restent à établir, les gens se choquent car ils ne veulent pas voir que la réalité des héritages Gagnon, c'est ça et qu'il faut reprendre toute l'histoire de A à Z pour comprendre ce qui s'est réellement passé. J'admet que certaines bribes des ces histoires sont connues, mais elles sont également parsemées d'erreurs engendrées par des journalistes qui voulant bien faire, ont bonifié quelques éléments. Beaucoup de personnes prennent les histoires racontées dans les familles "as cash". Ce n'est pas un tort car j'aimais bien l'histoire d'Éloi sauf que, l'histoire dont me parlait ma grand-mère était-elle bien réaliste ? J'ai confronté beaucoup de ces éléments à la réalité historique et la charpente n'est pas très solide. À cela, il faut évidemment ajouter le phénomène: "et si c'était le nôtre".

Il y a matière à écrire un livre et j'ai une documentation historique plutôt abondante. La seule chose qui me retienne, c'est que je n'ai pas retrouvé ces Gagnon et sans résultats, ce livre ne vaudrait pas grand chose sinon que de conforter les pros héritages dans leurs prétentions. Il est plus que temps de mettre tout ceci au clair mais ça ne sera pas dans l'immédiat. Ce n'est pas en retrouvant un titre de propriété portant le nom de Gilbert ou de F-X qu'on en arrivera à une finalité. Les dossiers sont beaucoup plus complexes et la quantité de documents d'archives à indexer est incroyablement lourde.

Voilà en quelques mots mon opinion sur le dossier Gagnon. Maintenant, pour ce qui est des héritages, je ne peux rien dire car je n'ai retrouvé aucun élément probant.

En ce qui concerne l'histoire de la lettre envoyée par Éloi à Célina, je ne sais trop quoi en penser. Il est certain que si cette lettre refaisait surface elle pourrait certainement fournir un point de départ quant aux recherches et indiquer précisément ce qu'Éloi faisait aux États ou ailleurs. D'ailleurs, l'existence d'au moins deux photographies montrant Éloi confirme bien qu'il y ait eu correspondance entre Éloi et sa famille. Selon le style vestimentaire, la photo en question aurait pu être prise dans les années 1880 alors qu'Éloi était dans la trentaine. Il y a beaucoup de questions entourant ces deux photographies qu'on peut voir sur la page photographie. Je regrette seulement que la photo plein-pied ne soit pas de meilleure qualité. J'aurais bien aimé examiner le cadre de carton qui enferme cette photographie. Les photographes de l'époque avaient bien des trucs pour identifier les clients sans que ça ne paraisse sur les cadres de carton.

Quoi qu'il en soit, je refais un appel à tous en leur demandant de fouiller dans leurs souvenirs et dans la paperasse qui dort peut-être dans une vieille boîte de carton et de me faire parvenir des copies et des scans de ces documents. J'ai une grand-tante qui m'a remis plusieurs photographies anciennes qui dormaient justement dans des vieux cartons. Certaines sont intéressantes et datent du 19e siècle. Je compte les mettre sur le site prochainement. Peut-être évoqueront-elles quelques choses parmi les visiteurs de ce forum. Ma job à moi c'est de fouiller, je gagne ma vie comme ça et j'ai plusieurs ressources que je peux exploiter.

Nos recherches

Le dossier Gagnon à l'émission JE.

Tu voulais savoir pourquoi je ne désirais pas aller à cette émission et pourquoi j'ai toujours prétendu que ce genre d'émission était néfaste ! Et bien là tu l'as la raison.

Depuis la présentation de cette émission les spéculations, les demies-vérités et les affabulations vont bon train. Maintenant ils seront combien à attendre le chèque lundi matin ? Et bien voilà, quand on ne sait pas ou pire, qu'on pense savoir et qu'on tire dans tous les sens voilà ce que ça donne.

Je le répète et jusqu'à ce qu'on réussisse à comprendre ce qui s'est passé je le répéterai inlassablement, les histoires des Gagnon sont nées à la suite d'articles parus dans les journaux entre 1890 et 1910. Les informations véhiculées par ces articles N'ONT JAMAIS ÉTÉ VÉRIFIÉES.

On n'a aucune trace d'Éloi aux États-Unis et je regrette mais s'il avait été millionnaire, il y aurait des traces plus précises. Pour ce qui est de l'épisode de Butte, oubliez ça, il s'agit d'un melting-pot d'informations prises à gauche et à droite. Avant de parler d'Éloi le millionnaire, il faudrait au moins savoir s'il a jamais mis les pieds aux states or, IL N'Y A AUCUNE PREUVE !

Françcois-Xavier est également un beau cas. Si vous avez lu l'article publié dans La Presse du 27 février 1906 et comparé aux infos publiés dans le San Luis Obispo Tribune du 12 avril 1899 vous pourrez constater qu'il y a des différence majeures et que les articles se contredisent même. Ajoutez à cela que d'aucuns mentionnent que le "bon" Francis est mort à Buena Vista. Il y a probablement eu 3 ou 4 Francois-Xavier Gagnon qui ont vécu aux États à la même période. Même ici au Canada il y a eu deux familles différentes qui ont revandiqué.

En ce qui concerne Gilbert, un article aurait été publié par La Presse vers 1893 mais personne ne l'a lu cet article, personne ne l'a trouvé encore donc on ne sait même pas ce qu'il raconte. On ne sait pas non plus où La presse a trouvé cette information ni ce qu'elle vaut.

Quant à Pierre, je ne me suis pas penché sur la question mais il y a des représations qui ont été faites en 1922 et pour lesquels nous n'avons pas eu de résultats. J'ajouterai que selon le livre de Jean Simard, La fabuleuse Histoire de l'Héritage Gagnon en p. 34, l'identification du Pierre en question n'est pas concluante.

Maintenant, au risque d'en décevoir, voir même de me faire crucifier, je me dois d'ajouter que la pire des choses quand on cherche, c'est de se fier exclusivement aux histoires qui circulent dans les familles, que ce soit pour l'un ou pour l'autre.

Je suis apparenté à Éloi et moi aussi j'ai écouté l'histoire que ma grand-mère racontait à son propos. Mon arrière-grand-père à même investi de 5 à 7000$ en 1931 pour envoyer Dubuc et Lavertu en Californie. C'est probablement la seule partie de l'histoire qui était vraie. Je ne suis pas en train de vous dire que vos parents étaient des menteurs mais ce n'est pas parce que mon oncle ou grand-maman l'a dit que c'est automatiquement vrai. Les histoires se construisent à partir des petites informations qui circulent, parfois non vérifiées et du jour au lendemain on apprend qu'Éloi a été propriétaire de la mine Gagnon à Butte, qu'il a été floué lui aussi par Joseph Louis Giroux. Il a été propriétaire d'un des plus importants hôtels de Californie et etc, etc. Or, toutes ces informations sont fausses, ramassées au fil des articles publiés ou des inventions qu'on se plaisaient à répéter juste pour ne pas perdre la face. Imaginez en 1920-1925, un jour on vous annonce que vous hériterez et deux semaines plustard on vous dit le contraire. C'est dur pour l'orgeuil surtout quand on est allé raconté ça dans tout le village. Je le sais parce que grâce à l'équipe Lapointe-Gauvin, mes parent (oncles, tantes et tout le reste) la famille est passée pour une belle gang de rêveur (et là je reste poli)

On a parlé de Gilbert le chercheur d'or. Saviez-vous que dans le premier article publié sur son cas on n'a jamais dit qu'il était chercheur d'or. On a écrit qu'il était parti pour le pays de l'or. Si comme on le dit, il a été propriétaire de la vallée de San Bernardino, il aura fait sa fortune beaucoup plus dans les oranges et les citrons que dans l'or mais là encore, je spécule.

Je trouve excessivement bizarre qu'on court à l'héritage alors qu'en définitive, on ne sait même pas ce que ces gens faisaient. Commenc^ons par les retrouver et après on verra. Et les histoires de tranfert, mettez des gros bémols là-dessus parce que c'est comme le reste, tout le reste: de la spéculation. Les ricains ont gardé un milliard sur les quatre qu'ils ont ramassé ILLÉGALEMENT sur le bois d'oeuvre.

À propos, vous êtes vous déjà demandé d'où venaient ce chiffre de 65 milliards ? On a additionné les montants publiés dans les journaux des années 20 et on a fait un exercice comptable. Or, dans ces articles, les montants ne sont jamais les mêmes de l'un à l'autre.

Vous voulez sincèrement savoir à quoi tout cela rime ? C'est simple, il faut reprendre toute la démarche depuis la base.

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